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Grandes cultures enracinées dans le semi Grandes cultures enracinées dans le semis direct

L’EARL Chalumeau a généralisé le semis direct et les couverts, et cherche à toujours mieux réduire ses intrants.

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Dans ses silos, l’EARL Chalumeau stocke jusqu’à 2 500 tonnes de blé, maïs, colza et soja, vendus en direct à une société de négoce. Mais, sur ses parcelles, croissent aussi d’autres espèces.

Cette exploitation de grandes cultures a abandonné le labour il y a trente ans, puis généralisé le semis direct, sur sols toujours couverts. Selon une stratégie de baisse des coûts de production et de prise en compte de l’environnement, « la diminution des intrants chimiques est une priorité, et nous cherchons beaucoup du côté des cultures associées », expliquent Emmanuel Chalumeau, gérant de l’EARL, et Noël Chalumeau, son père, qui y assure une direction technique.

Le semis direct sous couvert s’est ici développé dès 1988. « La technique a progressé en même temps que les fabricants de semoirs », relate Noël, sous le hangar où sont stockés différents prototypes mis au point au fil des tests de terrain menés sur la ferme. Durant sa carrière d’agriculteur et d’entrepreneur, Noël a sans cesse innové et expérimenté. La ferme familiale de Villevieux sur laquelle il s’est installé en 1967, « en louant 5,5 ha, pour démarrer avec mon père qui avait 27 ha et 8 vaches laitières », s’est agrandie jusqu’à 450 ha. Et 200 autres hectares sont aussi cultivés, pour des tiers et dans le cadre de deux autres sociétés. Quant à la diversification dans le drainage lancée en 1980, elle est devenue une entreprise spécialisée d’une vingtaine de salariés, la SAS Chalumeau drainage. « Celle-ci apporte et facture à l’EARL différents services : secrétariat, gestion, et surtout entretien et réparations de tous les matériels agricoles, au sein de l’atelier de mécanique », explique Emmanuel, président de la SAS.

Cette maîtrise de la mécanisation et des ventes, ainsi que les pratiques d’agriculture de conservation, fondent la stratégie de l’exploitation. « Une bonne activité biologique des sols, avec présence de vers de terre et un bon enracinement, permet d’assurer la production. » En raison de sols sensibles à l’excès d’eau et du climat continental, les rendements connaissent de grands écarts.

Écarts de rendements

« Toutefois, depuis 1988, notre système a enregistré une seule année de déficit », indique Noël. Il souligne qu’en cas de printemps humide, l’exploitation dispose d’une plante de secours : le soja. « Nous l’implantons jusqu’en juin, plutôt que semer du maïs trop tardivement. » Ce protéagineux est arrivé sur 2 ha de la ferme en 1981, sur une suggestion de l’université de Besançon. « J’ai trouvé le soja formidable, car on n’y mettait pas d’intrants. Je l’ai vite développé sur une quarantaine d’hectares. »

La campagne 2017 a permis de très bons rendements, « avec un record dans les colzas, jusqu’à 46,5 q/ha localement ». Sur colza, précisément, cette ferme, membre du réseau Dephy, est en passe de supprimer les insecticides. Les autres cultures n’en reçoivent déjà plus depuis longtemps (des trichogrammes sont utilisés contre la pyrale). Quant aux maladies, « nous y sommes peu confrontés, une protection fongicide au stade dernière feuille étalée suffit sur blé, indique Noël. C’est le désherbage qui demeure notre problème numéro un. » L’EARL Chalumeau mise sur les couverts pour diminuer les herbicides. Le colza se trouve, par exemple, associé à des féveroles, des lentilles et du trèfle violet. Et les résidus de récolte de maïs et de colzas demeurent en place pour occuper les sols. Seules les pailles de blé sont exportées, car elles font l’objet d’un échange paille-fumier avec un autre agriculteur. En complément de ces paillages, l’exploitation explore l’implantation de couverts de sorgho pour capter l’azote du sol, dans le cadre d’essais avec l’institut de l’agriculture durable.

Depuis quatre ans, les blés de soja sont semés avant la récolte de ce dernier, à la volée, à l’aide d’un semoir de 28 m. Un moyen d’économiser du fuel et du temps, avec un débit de chantier de 60 à 80 ha par jour. « Nos terres ne sont pas favorables au blé, qui souffre souvent d’un coup de chaud à la floraison. Nous investissons donc peu sur cette culture. Toutefois, en présence de chiendent ou panic dans un soja précédent, un passage de glyphosate, à bas volume et dose réduite, demeure la seule solution. Nous ne savons pas encore faire autrement », souligne Noël.

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